2. AU MÊME.

Ruppin, 13 mai 1740.

Mon cher Eller, je vous suis fort obligé du status morbi que vous m'avez fait de la santé du Roi. Il paraît que cette maladie fait un cercle continuel d'accidents fâcheux et de soulagements. Ce qui est sûr, c'est que le mal est aussi extraordinaire que le malade, et qu'il faudrait, je crois, un médecin tout aussi extraordinaire pour opérer une restitution complète. Je vous prie de <184>m'avertir de temps en temps de ce qui se passe, afin qu'à tout événement je puisse prendre mes mesures. Quand croyez-vous que je pourrai prendre le petit-lait? et quand pourrai-je prendre les eaux de Pyrmont? J'attends là-dessus vos oracles, dont ma pauvre rate et M. mon foie ont bien besoin. Adieu, mon cher Eller; soyez sûr de l'estime que j'ai pour vous.

Federic.