DE LA VEUVE DE SUHM.



Sire,

Une veuve en deuil se jette à vos pieds, et les baigne de pleurs. Ne dédaignez pas de jeter sur elle un regard de bonté. Le Tout-<408>Puissant a trouvé bon de retirer de ce monde, ce matin 18 mai, U.-E.-P. de Suhm, mon mari, qui, par une faveur du ciel et de V. M., desservait depuis vingt-cinq ans l'office de maître des postes à Dessau. Quelques jours avant sa mort, il a adressé une lettre à V. M. pour lui recommander très-humblement nos trois enfants, et la supplier de les prendre sous sa puissante protection. Si les larmes d'une veuve éplorée peuvent ajouter quelque poids aux derniers vœux d'un père mourant, permettez, Sire, que j'en arrose vos genoux, et que je joigne mon ardente prière à la sienne.

Vivant dans la douce espérance que V. M. daignera exaucer notre prière commune, je mourrai, Sire, avec les sentiments du plus profond respect et de la plus vive reconnaissance,

Votre très-soumise et très-respectueuse servante,
Veuve de Suhm, née Bonafos.