<121>Les neuf Sœurs du sacré vallon
Exalteront par des chants d'allégresse
Les nobles faits du germain Apollon,
Qu'eût adoré la respectable Grèce.
Je remercie très-humblement V. M. de la gracieuse permission qu'elle a bien voulu me donner d'aller voir ma chère bibliothèque, qui fait le plus réel bonheur de ma vie.
Chacun est heureux à sa guise.
Victorieux en province conquise,
Votre bonheur est solide et parfait.
Le mien était ici très-imparfait,
Puisque j'étais en entière disette
De livres, vin, et de saine fillette.
Votre bonheur est sous vos étendards;
Je suis heureux, puisque je pars.
Le bonheur dépend de l'idée qu'on s'en forme. Je suis fortement embarrassé sur la nature de mon bonheur; je le cherche dans l'étude, quoique la réflexion nous rende souvent malheureux, et que la distraction nous divertisse et nous égaye. Tous les hommes se ressemblent; ceux qui pourraient être fort heureux s'appliquent à ne pas l'être.
Un quidam, l'autre jour, fortement soutenait
Que le bonheur était très-volontaire,
Que qui fortement le voulait
Pouvait par son esprit au malheur se soustraire.
Je répondis à cela vivement
Que les esprits sont de trempe diverse.
C'est œuvre de tempérament
Quand on se rit de la détresse.
Mais ce qui beaucoup surprenait,
C'est que tel qui pouvait rendre sa vie heureuse
Au lieu de cela s'appliquait
A se la rendre malheureuse.
Dieu ramène bientôt V. M. dans le sein de sa capitale! Un bonheur sur lequel mon pyrrhonisme ne saurait mordre, c'est celui d'être avec un entier dévouement et un respect profond, etc.