<126>certains, et je présume que, en jouant à jeu sûr, on ne m'en saura pas plus mauvais gré.
Nous avons ici le plus beau camp de la Silésie; cela forme le plus superbe paysage du monde, dont la belle et nombreuse armée qui y campe ne fait pas le moindre ornement.
Adieu, ami Jordan. Faites mes compliments à la philosophie, et dites-lui que j'espère de la revoir au quartier d'hiver. Je vous prie de dire aux belles-lettres que c'est là le rendez-vous que je leur donne, et que, pour avoir suspendu leur commerce pour un temps, je ne prétends pas le finir, mais le reprendre avec plus de goût et de plaisir lorsque la campagne sera terminée.
Je suis de ta candeur, de ton savoir, de ta philosophie, et surtout de ton bon commerce
Le grand admirateur et ami.
76. DE M. JORDAN.
Breslau, le vingt-quatrième jour de mon exil.
Sire,
Les beaux vers de Votre Majesté m'ont enchanté; mais le reproche de désertion m'a fait frémir.
Je ne suis point un déserteur,
Soit de la foi, soit de l'armée;
Et jamais pareille équipée
Chez moi ne fut un effet de la peur.
C'est un effet de la prudence, dont un ordre de V. M. m'aurait guéri, si elle l'avait bien voulu.
Quoique obéir soit un devoir
Que l'on fait avec répugnance,
Il ne l'est plus quand l'ordonnance
Sort de votre royal manoir,
de ce manoir que l'art qui l'a formé, que celui qui l'habite, rendent un séjour délicieux, surtout quand la foudre repose sous