<198>sant autrement. J'exposerai mon sentiment à la critique également sûre et fine de V. M.
J'ai l'honneur d'être, etc.
128. A M. JORDAN.
Chrudim, 8 mai 1740.
Federicus Jordano, salut. J'ai reçu une lettre de Knobelsdorff dont je suis assez content; mais tout en est trop sec, il n'y a pas de détails. Je voudrais que la description de chaque astragale de Charlottenbourg contînt quatre pages in-quarto, ce qui m'amuserait fort.
Vous voilà donc enfin devenu politique, et plus Mazarin que Mazarin même.
Le roman de la conjecture
Et la fureur des intérêts
Font la monstrueuse figure
D'un politique à grands projets.
Sur tout il combine, il augure,
Et ses soupçons, rêves inquiets,
Qui fouillent tout en vrais furets,
Même en la plus simple aventure
Pensent découvrir des secrets.
Toujours, sous l'emprunt d'autres traits,
Au public, sot de sa nature,
Il donne de la tablature;
Sous les voiles les plus épais
Il cache sa noirceur impure
Et ses dangereux trébuchets.
C'est cette politique sur laquelle vous raisonnez selon la façon des hommes qui imputent toujours à leur prochain tout le mal qu'ils feraient, s'ils étaient en leur place; mais enfin il est permis à Jordan de faire ma satire, le temps me justifiera devant le public.