<257>pas, et sois sûr que je t'aime de tout mon cœur; mais porte-toi mieux, et conserve-toi pour ton ami.
182. AU MÊME.
(Août 1744.)
Mon enfant, donne cette incluse à la Montbail, et assure-la de mon amitié. Tu es bien cruel de ne me pas dire un mot de ta santé. Tu me parles de Prague deux pages de suite, et pas un mot de Jordan. Si tu retombes dans la même faute, je ne te la pardonne pas. Ne t'embarrasse pas de moi; mais n'oublie pas ton ami, qui t'aime bien. Adieu.
183. DE M. JORDAN.
Berlin, 29 août 1744.
Sire,
L'on est fort impatient d'apprendre des nouvelles du Rhin, mais surtout de la Bohême. Rien de plus singulier que les bruits qui se répandent sur tous ces événements. En voici quelques-uns : que les Autrichiens sont entrés dans le pays de Clèves; que la Saxe est menacée par la cour de Vienne d'un corps de troupes qui entreront dans ce pays pour les punir de ce qu'ils ont accordé le passage libre aux Prussiens; que les Hanovriens sont dans une si grande consternation, qu'ils ne s'aperçoivent pas même qu'elle éclate trop sensiblement; que le prince Charles a passé le Rhin.
Je ne suis point encore sorti de mon réduit littéraire; je com-