1. AU COMTE DE GOTTER.
Potsdam. 14 novembre 1742.
J'ai reçu votre lettre du 10 de ce mois, avec celle que la duchesse de Würtemberg vous a adressée pour moi. Je suis fâché qu'elle fasse autant la mécontente sur mon sujet, et je vois bien que je serai obligé de faire quelque chose pour le favori,a afin de la radoucir, à quoi je penserai. Comme elle fait assez voir l'envie qu'elle a d'être invitée pour revenir à Berlin, je veux que vous me mandiez votre sentiment, s'il sera convenable de la faire venir, ou non; et, en cas que oui, si, de l'humeur dont vous la connaissez, elle sera contente ou non pendant le séjour qu'elle pourra faire à Berlin; car il faut que je vous dise qu'il me sera absolument impossible de me contraindre pour l'amour d'elle, et que mes occupations sont trop sérieuses, à l'heure qu'il est, pour que je ne dusse m'occuper que d'elle pendant qu'elle serait à Berlin. J'attends votre avis là-dessus, avant que je réponde à sa lettre. Je suis
Votre bien affectionné roi,
Federic.
2. AU MEME.
Potsdam, 7 septembre 1743.
Mon cher comte de Gotter, vos deux lettres du 31 d'août me sont bien parvenues. J'ai été surpris de trouver dans l'une un long sermon rempli de moralités et de réflexions sur votre indi-
a Le marquis d'Argens. Voyez ci-dessus, p. 197.