« <88>répondit et dit : Nous n'avons point pris le pays d'autrui, et nous n'en tenons point d'autre; mais c'est l'héritage de nos pères qui a été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis. Mais lorsque le temps nous a été favorable, nous avons repris l'héritage de nos pères » Ce qu'il y a de fâcheux dans tout cela pour nos protestants zélés, c'est que ce livre, comme V. M. le sait parfaitement, n'est point reçu parmi nous; il ne l'est que par les catholiques.
La Nouvelle Bibliothèque de novembre 1740 fait un extrait de l'Antimachiavel, dont il paraît des traductions en allemand, en italien et en anglais. « Nous ne connaissons, dit le journaliste, aucun auteur ou plutôt aucun livre de morale comparable à celui-ci..... Ce qui nous étonne, c'est ce langage si pur, cet usage si singulier d'une langue qui n'est pas, dit-on, celle de l'auteur. Plusieurs morceaux nous ont semblé écrits dans des termes si énergiques, le mot propre nous a paru si souvent employé et si souvent mis à sa place, que nous avons douté quelque temps que l'ouvrage soit d'un étranger. » L'auteur fait un parallèle de Télémaque et du Machiavel; il donne toute la préférence au dernier, soit par rapport au style, soit par rapport aux choses. « Ici, dit-il, on voit un style uni, mais vigoureux et plein, un langage mâle, fait pour les choses sérieuses que l'on traite. » Enfin, il remarque qu'il y a des endroits, dans ce livre, qui supposent une connaissance profonde de la métaphysique.
Je ne pense, ma foi, plus depuis le départ de V. M. Il y a des ténèbres et des ombres fortes dans mon esprit.
J'ai l'honneur et le bonheur d'être avec reconnaissance et un respect profond, etc.