<92>ici que trois ou quatre cents étudiants de Prague qui se sont avisés de vouloir guerroyer ont été menés prisonniers à Cüstrin.
J'ai l'honneur d'être avec un respect profond, etc.
42. DU MÊME.
Berlin, 7 mars 1741.
Sire,
Le nombre des nouvelles est si grand, et elles varient tellement, qu'on a peine à se déterminer dans le choix.
Trois cents étudiants déguisés tentent l'entreprise d'enlever le chef de l'armée prussienne; un jésuite les commande, sous les auspices d'un saint à bonne réputation. Ils sont pris, envoyés à Cüstrin. Cette nouvelle, quelque ridicule qu'elle soit, est affirmée, et paraît tous les jours dans le public sous une nouvelle forme, revêtue de différentes circonstances.
On dit ici gravement que quatorze mille Bavarois sont entrés en Autriche.
On continue à protester le retour de V. M. dans quinze jours; ma raison, sur ce sujet, combat les suggestions de l'amour-propre. Je le souhaiterais tellement, que je crains de ne pas avoir ce plaisir.
On affirme d'une manière positive qu'il n'y aura point de campement formé par les troupes de Hanovre.
On parle beaucoup de paix; je conte cela avec autant de joie qu'un dévot auquel on parle du bonheur céleste.
On est ici frappé de la promptitude de l'ordre donné aux gendarmes de partir incessamment. Tout cela semble nous éloigner de la paix.
On est surpris de ne rien apprendre de positif et de déterminé sur les opérations de la campagne.
A la suite de tout cela, j'aurai l'honneur d'apprendre à V. M.