<98>ment. Voilà de quoi exercer MM. les théologiens; ce sera pour quelque temps la pomme de discorde.
Il paraît une excellente histoire de l'établissement des religieux de la compagnie de Jésus. Je suis persuadé que cet ouvrage fera beaucoup de bruit.
On dit que le comte Pückler a été enlevé par les hussards, et transporté à Neisse.
Dieu veuille conserver V. M.! Je puis rendre cette justice au public de Berlin, c'est que tout le monde fait bien des vœux pour sa conservation.
J'ai l'honneur d'être avec un respect profond, etc.
49. A M. JORDAN.
Pogarell, 8 avril 1741.
Mon cher Jordan, nous allons nous battre demain. Tu connais le sort des armes; la vie des rois n'est pas plus respectée que celle des particuliers. Je ne sais ce que je deviendrai. Si ma destinée est finie, souviens-toi d'un ami qui t'aime toujours tendrement; si le ciel prolonge mes jours, je t'écrirai dès demain, et tu apprendras notre victoire. Adieu, cher ami; je t'aimerai jusqu'à la mort.
50. DE M. JORDAN.
Breslau, 11 avril 1741.
Sire,
Je fus hier dans de terribles alarmes. Le bruit du canon entendu, la fumée de la poudre vue du haut des tours, tout cela fit soup-