<XIV>trouve d'amples détails sur les relations amicales du Roi avec M. de Valori dans les Mémoires des négociations du marquis de Valori, ambassadeur de France à la cour de Berlin, accompagnés d'un recueil de lettres de Frédéric le Grand, etc. A Paris, 1820, deux volumes gr. in-8. Ce recueil (t. II, p. 217 et suiv.), formé de pièces officielles et de lettres d'affaires, ne porte pas le caractère d'une correspondance familière. C'est toujours le monarque qui écrit avec une circonspection toute diplomatique, quoiqu'il exprime souvent sa satisfaction et ses sentiments affectueux par des compliments et par des post-scriptum badins. Aussi n'avons-nous pu tirer des Mémoires ci-dessus mentionnés que trois lettres, remarquables plutôt par certains traits particuliers que par le ton propre à une correspondance intime.
Le marquis Guy-Louis-Henri de Valori naquit à Menin, paroisse de Saint-Waast, le 12 octobre 1692; il mourut à Bourgneuf le 19 octobre 1774.
VI. LETTRES DE FRÉDÉRIC AU COMTE DE GOTTER. (14 novembre 1742-6 janvier 1753.)
Gustave-Adolphe de Gotter, né à Gotha le 26 mars 1692, fut créé baron par brevet impérial du 6 août 1724, et entra au service de la Prusse en 1725. En 1728, il fut nommé ministre d'État, et en 1732 ministre plénipotentiaire à la cour de Vienne. Le 17 septembre 1740, il devint grand maréchal de la cour du Roi, et le 29 octobre de la même année, Frédéric le fit comte. En 1744, il devint un des quatre curateurs de l'Académie des sciences; en 1753, enfin, grand-maître des postes et vice-président du directoire général de la guerre et des finances. Il mourut à Berlin le 28 mai 1762. Madame de Schelling, femme du célèbre philosophe de ce nom et fille du poëte Gotter, qui lui-même était petit-neveu du comte de Gotter, a bien voulu nous communiquer les soixante-deux lettres de Frédéric au comte (du 6 octobre 1732 au 6 janvier 1753) qu'elle possède, et qui montrent que le Roi rechercha toujours avec empressement la société de cet homme distingué et sa conversation, qui était fort agréable. Néanmoins les lettres de Frédéric au comte de Gotter ressemblent beaucoup à ses lettres au feld-maréchal Keith, à Maupertuis, au baron de Pöllnitz, au comte de Hoditz, au général Antoine de Krockow, etc., dont la conversation était également un des besoins de sa vie; on n'y trouve pas l'expansion qui distingue ses correspondances avec Suhm, Camas, Jordan, avec le marquis d'Argens, Fouqué, Voltaire et d'Alembert, correspondances où il ouvre son cœur sans réserve. Toutes les lettres en français adressées par