90. DU MÊME.
Breslau, 12 octobre 1741.
Sire,
Le long séjour que le ministre d'Angleterre fait à Neisse fait tourner la tête aux politiques; les uns disent qu'il y est malade, et les autres qu'il y négocie.
Il va paraître, à ce qu'on dit, une histoire critique de la ville de Breslau, composée par un jeune officier qui, dit-on, en est fort mécontent, surtout des dames, dont il se plaint. L'ouvrage est en français; on en a même vu des feuilles, qu'on tâche de supprimer. Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour en avoir et en envoyer à V. M.
On baptisa avant-hier le fils du baron de Sweerts,155-a dont V. M. est le parrain; il se nomme Frédéric-Guillaume-Maximilien-Jean-Népomucène.
L'enfant de Sweerts est baptisé
Du nom de Frédéric et de Népomucène.
Le voilà bien favorisé,
Recevant de deux saints l'assistance certaine.
Le premier me paraît d'un plus puissant secours,
Il peut, il sait aux besoins satisfaire;
Pour le second, il faut au ciel avoir recours,
Encore n'y fait-on souvent que de l'eau claire.
On fait ici force préparatifs pour l'hommage que les états de Silésie doivent rendre à V. M. On prépare le trône dans la salle des chevaliers, que le cardinal occupait il y a un an.
J'ai reçu les devises qu'on m'a envoyées par ordre de V. M.; j'ai remis celles que me fit faire l'oisiveté à Son Excellence M. de Podewils. Il serait à souhaiter que tous les savants des États de V. M. en envoyassent; ce serait le moyen d'en avoir de bonnes.
J'ai, etc.
155-a Voyez t. X, p. 194, et t. XV, p. 219.