164. A M. JORDAN.
Breslau, 21 septembre 1742.
Federicus Jordano, salut. J'ai reçu et lu le premier chant du poëme silésien, trop mauvais pour que j'en parle, et d'une louange <242>trop effrontée pour que je permette qu'on l'imprime.268-a Je souhaite que l'opéra268-b réussisse mieux; du moins le poëte a-t-il été instruit de l'idée que j'ai sur ce sujet.
J'ai trouvé beaucoup d'affaires qui pourront prolonger mon séjour ici de quelques jours. Je fais à présent quelques vers; mais je suis encore trop répandu pour en faire de bons.
Les bustes du cardinal de Polignac269-a arriveront bientôt à Berlin, et les chanteurs de même. Je me réjouis de l'un et de l'autre, mais plus encore de revoir mon cher Jordan de bonne humeur et plein de ce contentement d'esprit qui va si bien à tout le monde, et principalement aux philosophes. Vale.
268-a Le Ier chant du Poëme sur la Guerre de Silésie, par M. de Francheville, n'ayant pas obtenu l'approbation du Roi, la continuation n'en fut pas imprimée. Voyez Historische Schilderung von Berlin (par M. König), Ve partie, t. II, p. 180. Voyez aussi notre édition des Œuvres de Frédéric, t. IX, p. XIII.
268-b César et Cléopâtre, opéra de Graun, représenté pour l'inauguration de la salle d'opéra de Berlin, le 7 décembre 1742.
269-a Voyez t. IX, p. 62.