183. DE M. JORDAN.
Berlin, 29 août 1744.
Sire,
L'on est fort impatient d'apprendre des nouvelles du Rhin, mais surtout de la Bohême. Rien de plus singulier que les bruits qui se répandent sur tous ces événements. En voici quelques-uns : que les Autrichiens sont entrés dans le pays de Clèves; que la Saxe est menacée par la cour de Vienne d'un corps de troupes qui entreront dans ce pays pour les punir de ce qu'ils ont accordé le passage libre aux Prussiens; que les Hanovriens sont dans une si grande consternation, qu'ils ne s'aperçoivent pas même qu'elle éclate trop sensiblement; que le prince Charles a passé le Rhin.
Je ne suis point encore sorti de mon réduit littéraire; je com<258>mence à me rétablir, mais les progrès que je fais vers la santé sont fort lents.
Le manifeste a été commenté, les notes en ont été fort goûtées; on en soupçonne M. de Spon.286-a
Je me flatte que V. M. a lu l'Observateur hollandais, qui s'imprime à Berlin, et qui y paraît une fois par semaine. J'estime l'auteur heureux, s'il a gagné par ces deux feuilles l'approbation de V. M.
J'ai l'honneur, etc.
286-a Envoyé de l'empereur Charles VII à la cour de Berlin.