<103>des raisons sur lesquelles est appuyée la cause de V. M., et d'admirer la force des mesures que V. M. sait prendre pour la soutenir. Mais combien de grandes choses sont renfermées dans la courte relation dont il a plu à V. M. de m'honorer! Eodem animo dixit quo bellavit.a Je ne doute nullement, Sire, que, avec les légions que V. M. a sous ses ordres et le conseil qu'elle a dans sa tête, elle ne fasse encore, s'il est possible, de plus grandes choses que celles qu'elle vient de faire. Qu'il est glorieux, Sire, d'appartenir à un prince qui remplit de sa gloire l'univers entier!

103. AU COMTE ALGAROTTI.

Dresde, 27 décembre 1756.

Tout ce que nous avons fait cette année n'est qu'un faible prélude de ce que vous apprendrez l'année prochaine. Nous avons commencé un peu trop tard pour pouvoir entreprendre beaucoup. Mais, quoi que nous fassions, nous ne nous flattons pas assez pour ne pas sentir que nous ne vivons pas dans le siècle des Césars. Tout ce qu'on peut faire à présent, c'est, je crois, d'atteindre au plus haut point de la médiocrité. Les bornes du siècle ne s'étendent pas plus loin. Je vous remercie de vos bons sentiments à notre égard et de votre bon souvenir; soyez assuré de ma bienveillance, et sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

P. S. Les bagatelles qui se sont passées cette année ici ne sont qu'un prélude de la prochaine, et nous n'avons encore rien fait, si nous n'imitons César dans la journée de Pharsale.


a Quintilien, Institutio oratoria, liv. X, chap. 1.