25. DE MADAME DE CAMAS.
Le 30, à sept heures du soir.
Sire,
Je me crois obligée d'apprendre à Votre Majesté que, depuis quelques jours, la Reine se trouve très-malade. C'est une fièvre continuelle, accompagnée de fortes oppressions. Il a paru hier des rougeurs que M. Lesser nomme le Friesel. Je joins ici un petit mémoire qu'il croit que V. M. comprendra mieux que ce que je pourrais lui dire. Si elle voulait avoir la bonté d'ordonner à M. Cothenius de venir ici, je serais plus tranquille. Il doit d'ailleurs être déjà au fait de ce qui concerne l'état de la Reine, puisque M. Lesser lui en a fait le rapport tous les jours. Dans l'inquiétude où je suis, je ne puis que me dire avec toute la soumission possible,
Sire,
de Votre Majesté
la plus humble, plus obéissante et, plus soumise sujette,
S.-C. de Camas.
26. A MADAME DE CAMAS.
J'espère, ma bonne maman, qu'il n'y a pas de danger à craindre pour la Reine; les ébullitions de sang ne sortent que par des accès de fièvre violents, et tout ce que le médecin écrit est conforme à l'allure ordinaire de ces sortes de maladies, qui ne se peuvent guérir que par une transpiration abondante. Il faut boire beaucoup de thé, se tenir chaudement; avec cela, le temps guérit sans médecine. Voilà, ma bonne maman, une bordée de médecine que je vous lâche. Je souhaite que ni vous ni personne de mes amis n'en ayez besoin, car il est toujours fâcheux de souf-