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4. A LA MÊME.

Breslau, 2 janvier 1758.



Madame,

S'il y a quelque chose de flatteur pour moi dans le monde, c'est de mériter l'approbation d'une princesse, madame, de votre caractère. J'aurais désiré que nos avantagesa vous en eussent procuré de plus sensibles; mais à présent je ne désespère pas, s'il plaît à la fortune, de pouvoir vous rendre des services plus importants que par le passé. Daignez considérer, madame, la multitude d'ennemis qui m'ont empêché jusqu'ici de pouvoir former un projet suivi en un endroit. J'ai tout lieu d'espérer que les Suédois seront les premiers à revenir de leur égarement, et alors nous aurons les coudées plus franches, ce qui doit nécessairement donner une autre face aux affaires. J'avoue que ces remèdes éloignés ne sont guère consolants pour ceux qui souffrent; mais, comme le printemps n'est pas fort éloigné, j'espère qu'alors vous aurez lieu d'être contente de ma fidélité et de mon zèle. En vérité, madame, la conduite que les Français ont tenue à votre égard est un opprobre éternel pour toute leur nation, et dont les auteurs les plus éloquents ne les laveront jamais dans leurs ouvrages. Je ne vous parle point des Autrichiens. L'on est si accoutumé à leur impertinence ordinaire, qu'il n'y aurait que leurs bons procédés qui paraîtraient étranges. Souffrez, madame, que, au renouvellement de l'année, je joigne mes vœux à ceux de tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître, pour votre prospérité et pour votre conservation; personne ne s'y intéresse avec plus de passion que,



Madame,

Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.


a Les victoires de Rossbach et de Leuthen.