<180>arrogants et inhumains. Je suis de même certainement persuadé que M. de Serbelloni se trompe dans ce qu'il a débité au sujet de l'Espagne. J'ai reçu hier une lettre de mylord Marischal, de Madrid, qui me marque que le roi d'Espagne était tout au plus mal disposé pour la maison d'Autriche, qu'il travaillait à la paix, et que j'y trouverais mon compte. On ne paye guère des subsides pour l'entretien de trente mille hommes. L'Espagne peut avoir donné quelques secours au roi de Pologne, mais assurément ils ne seront pas considérables, et M. Serbelloni a trouvé à propos de faire cette fanfaronnade pour inspirer du courage à ses cercles.
Voilà, madame, une lettre qui n'a point de fin. Je suis honteux de mon bavardage et de toutes les misères que je vous mande. J'ai suivi mon plaisir, et je n'ai pas pensé au vôtre. J'ai cru faire conversation avec vous, et cette illusion flatteuse m'a fait abuser de votre temps et de votre patience. Enfin, madame, vous me gâtez tout à fait. Je deviens importun, fâcheux, à charge à mes amis et insupportable à tout le monde. Si vous avez fait le mal, c'est à vous à le guérir; je prendrai en témoignage de vos bontés les corrections et les réprimandes qu'il vous plaira de me donner; elles ne feront qu'ajouter à la haute estime et à l'admiration avec laquelle je suis,
Madame,
de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.
16. A LA MÊME.
(Freyberg) 26 mars 1760.
Madame,
Ce jour a été heureux pour moi. Il m'a procuré trois de vos lettres, l'une plus obligeante que l'autre. L'incluse de Pa. annonce l'arrivée, et que le B. de F. s'était chargé de sa commission, et avait incessamment mis les fers au feu, et qu'il lui procurera le