<198>sant, madame, comme je fais, la noblesse de votre cœur et la sincérité de vos sentiments. J'apprends aujourd'hui une petite victoire que mon frère vient de remporter sur les Autrichiens auprès de Freyberg.b Il semble, à la fin, que la fortune se lasse de nous persécuter, et que, après avoir été durant sept campagnes en butte à tous ses coups, elle veut désormais nous traiter avec moins de rigueur. Peut-être que ceci mènera les choses à la paix, et que nos ennemis, trouvant leur mauvaise volonté insuffisante, prendront des sentiments plus modérés et plus humains. J'aime fort, madame, toutes les victoires et les avantages qui mènent à la paix; le reste n'est qu'une effusion de sang et une boucherie inutile. Veuille le ciel que les choses en viennent bientôt là! Peut-être serai-je dans peu dans votre voisinage, madame, et je me flatte qu'il se pourrait qu'une conjoncture assez favorable me mît à portée de vous témoigner de vive voix combien je suis avec les sentiments de la plus haute estime,



Madame,

Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.

30. A LA MÊME.

Meissen, 20 novembre 1762.



Madame,

J'ai été fort flatté de la part que vous daignez prendre, madame, aux succès que nous avons eus durant cette campagne. Il serait à souhaiter que ce fussent autant de lignes qui aboutissent au centre de la paix. Cependant il faut espérer que nous en approchons, si même nous n'y touchons pas à présent immédiatement. Comme mes quartiers s'étendent, cette année, de Plauen et Zwickau vers Langensalza, et que je suis obligé d'en faire la tournée pour régler les choses nécessaires, mon chemin me con-


b Le 29 octobre.