<199>duirait naturellement à Gotha. Cependant, comme je sens, madame, que vous avez bien des ménagements à garder, et que je serais inconsolable de vous causer du chagrin, mandez-moi, je vous prie, naturellement, si mon passage pourrait vous porter quelque préjudice, ou non. Je suis persuadé, madame, de votre amitié; ainsi vous pouvez m'écrire ce qui vous convient, sans craindre que je l'interprète d'une manière différente. Si vous croyez que ce petit projet que je forme ne vous porte aucun préjudice, je passerai par Gotha, et vous n'avez qu'à paraître l'avoir ignoré jusqu'à mon arrivée. Si, au contraire, cette démarche peut tirer à la moindre conséquence, je changerai mon chemin, et prendrai une route qui me détournera de votre voisinage. Je vous supplie de m'écrire tout naturellement, sans vous contraindre, car, persuadé, madame, de votre amitié, dont j'ai tant de témoignages, je vous supplie de ne pas croire qu'un refus altère en rien ma façon de penser à votre égard. Je suis avec tous les sentiments de considération et d'estime,
Madame ma cousine,
Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.
31. A LA MÊME.
Meissen, 29 novembre 1762.
Madame,
Autorisé de votre approbation, j'aurai le plaisir infini de vous rendre mes devoirs le 3 de décembre, et de vous réitérer, madame, les plus vives et les plus sincères assurances d'estime et d'amitié.
MM. du commissariat se sont un peu lourdement et grossièrement acquittés de leur charge, dont je vous fais des excuses. Mais daignez considérer, madame, que, en temps de guerre, nulle marchandise ou espèce n'est plus indispensablement nécessaire que