<207>chercherai les occasions de vous témoigner l'attachement, la tendresse et la considération avec lesquels je suis,
Madame,
de Votre Altesse
le très-fidèle ami, cousin et serviteur,
Federic.
36. A LA MÊME.
Leipzig, 22 décembre 1762.
Madame ma cousine,
Une multitude d'affaires qui, loin de diminuer, s'accumule tous les jours, m'a, mon adorable duchesse, empêché de vous répondre plus tôt. Je vous rends mille grâces du tour que vous voulez prendre pour rectifier la façon de penser de gens qui me sacrifient. Je ne me flatte pas que ces remontrances fassent une grande impression; cependant cela peut peut-être devenir utile, et le bien qu'il en résultera me sera d'autant plus agréable, que je le tiendrai de vos bontés, madame, et de votre amitié. Il y a quatre partis réunis contre ce Bute, dont j'ai tant à me plaindre : les ducs de Cumberland, de Newcastle et de Devonshire, joints à M. Pitt, se sont mis à la tête de l'opposition; mais je prévois que, si ce Bute ne se soutient pas comme ministre, il échappera au parlement sous la qualité de favori, et n'en gouvernera pas moins le royaume. Enfin, madame, il arrivera de tout cela ce qu'il plaira à la Providence d'en ordonner, car certainement personne ne prévoit ni ne dispose de l'avenir. Je vous demande mille pardons si je suis obligé de vous quitter, madame; je vous épargne une dissertation politique qui certainement vous aurait ennuyée. On m'interrompt, on ne veut que six ou sept choses à la fois de moi. Je pardonnerais à mes importuns et à ces fâcheux, s'ils ne troublaient pas la conversation que vous me permettez de faire de temps en temps avec vous, madame. Je vous demande mille ex-