<211>étourderie qui m'échappe, que j'en suis moins avec la plus grande considération, amitié, estime et reconnaissance,
Madame ma cousine,
de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.
39. A LA MÊME.
Leipzig, 25 janvier 1763.
Madame,
Mon existence, à laquelle vous daignez vous intéresser, vous vaut, madame, un ami qui vous est tout dévoué, et qui serait bien tenté de mettre à la tête de tous ses titres les bontés que vous avez pour lui, comme celui qui lui est le plus honorable. Je n'ai que de nouveaux sujets de reconnaissance envers vous, mon adorable duchesse, et envers le Duc votre époux. Si tout le monde vous ressemblait, la société serait trop heureuse; elle ne serait qu'un commerce mutuel de bienfaits, de services rendus et reconnus avec gratitude; ce serait l'âge d'or chanté par les poëtes. Vous me faites goûter, ma chère duchesse, les félicités de cet heureux siècle. Je crois m'y trouver quand je ne pense qu'à vous, qu'à vos nobles procédés, et à ce fonds si pur de vertu qui me rend votre enthousiaste.
Je ne connais point le livre dont vous daignez, madame, me parler. Pour moi, je regarde la superstition comme une ancienne maladie des âmes faibles, causée par la crainte et l'ignorance, et je ne vois dans cet excès d'ambition qui pousse au despotisme qu'un désir effréné d'orgueil et de puissance. Si l'on considère le gouvernement despotique relativement aux sujets du tyran, je ne vois cependant pas qu'on puisse en tout comparer ce culte politique qu'ils rendent à leur despote au culte superstitieux des peuples. Le propre de la superstition est de pousser