<222>j'écris, madame de Buchwald n'y trouvera rien à redire, pour le coup; il n'y a là ni Caton, ni Pompée. Elle se trouve dans le sanctuaire, et elle doit approuver ma dévotion pour la divinité dont elle est la première prêtresse. Dans l'espoir de revoir cette terre de promission, recevez, ma chère duchesse, avec bonté les assurances du plus sincère dévouement et de la plus haute estime avec lesquels je suis,
Madame ma cousine,
de Votre Altesse
le très-fidèle ami et serviteur,
Federic.
46. A LA MÊME.
Dahlen, 3 mars 1763.
Madame ma cousine,
Je ne badine en vérité pas, ma chère duchesse, quand je vous compare aux objets du culte du peuple. Je vous le jure, foi d'honneur, que je vous honore et vénère cent fois plus que la Vierge Marie et toutes les saintes du Martyrologe, que je regarde la terre que vous habitez comme un lieu sanctifié par vos vertus; et, comme les juifs regardent pour eux comme une idée consolante de revoir la terre sainte, je me flatte de l'espérance de revoir ce Gotha que vous rendez célèbre, qui est devenu le temple de la plus sublime vertu, le temple de l'amitié, où vous vous plaisez à la cultiver avec une personne estimable, et où vous avez daigné m'en donner, à moi indigne, tant de preuves. Voilà, ma chère duchesse, le commentaire de mes autres lettres. Peut-être que, en qualité de votre dévot, j'ai pris un style trop mystique; peut-être que toutes les matières contentieuses et abstruses d'un traité à digérer ont communiqué la teinture de leur verbiage à ma plume. Enfin, ma chère duchesse, l'enthousiasme s'émancipe quelquefois. L'on doit me pardonner si je célèbre avec vivacité