<231>teurs, et que vous daigniez me croire invariable dans les sentiments de la haute estime avec laquelle je suis,
Madame ma cousine,
de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.
52. A LA MÊME.
Sans-Souci, 14 août 1763.
Madame ma cousine,
En vérité, ma chère duchesse, le Catéchismea que vous avez la bonté de m'envoyer ne m'a pas la mine d'avoir été corrigé et approuvé par M. Cyprianus. Ce grand homme se serait gravement scandalisé du commencement de ce saint ouvrage. Il n'eût eu d'indulgence que pour la fin, où il y a quelque passage à la gloire de Martin, non pas celui de Candide, mais de Martin Luther. Ce Catéchisme est tout voltairien; on y reconnaît la touche de l'auteur de l'Épître à Uranie et de tant d'autres. Cependant la probité me force à relever quelque petite faute contre l'histoire, qui est échappée à l'apôtre de l'incrédulité, et je crois qu'il faut préférer la vérité à tout. Cette faute consiste en ce qu'il avance que les Évangiles n'ont commencé à être connus qu'au troisième siècle; or, il est de notoriété publique qu'ils sont cités par les Pères du premier siècle. Mais cela n'affaiblit point les preuves qu'il rapporte. Bien loin de là, il y a des arguments à puiser dans ces Pères du premier siècle, plus propres à établir sa cause, comme, par exemple, sont ce nombre d'Évangiles dont on n'a trié que quatre, l'incertitude de ceux qui les ont composés, les traductions différentes et opposées qu'on en a faites, et enfin les contradictions que ces livres canoniques contiennent encore. Il y
a Catéchisme de l'honnête homme, ou Dialogue entre un caloyer et un homme de bien. Voyez les Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XLI, p. 97-125.