54. A LA MÊME.
Potsdam, 11 décembre 1763.
Ma chère duchesse,
Vous m'écrivez une lettre qui m'embarrasse un peu, parce que, en vérité, madame, je n'ai pas ma bulle d'or en tête. Par la paix que nous venons de faire, j'ai promis ma voix à l'archiduc Joseph; voilà, ma chère duchesse, tout ce que je sais. Ma promesse m'engage à la remplir; et quoique, lorsque cette élection de l'archiduc fut mise sur le tapis, il y a huit ou dix ans, on recourût alors aux prétentions que quelques princes de l'Empire formaient pour examiner la nécessité de l'élection, c'était pour traîner l'affaire et l'embarrasser de chevilles par le moyen desquelles on pût la faire manquer. Vous voyez vous-même, madame, que le cas n'est pas le même à présent. Cela ne m'empêchera pas cependant de m'intéresser pour les princes, autant que cela est compatible avec mes engagements; et, s'ils ont quelques remarques à faire ou quelques idées à communiquer sur la capitulation, on y fera sans doute réflexion dans le collége électoral. A présent, madame, ne m'en demandez pas davantage, car je suis au bout de mon latin, mais non pas de la haute estime et de la considération avec laquelle je serai toujours,
Madame ma cousine,
de Votre Altesse
le bon cousin et serviteur,
Federic.
55. A LA MÊME.
(Potsdam) 9 mars 1764.
Madame ma cousine,
Quoique je trouve le sieur Grimm très-incongru de vous charger, ma chère duchesse, de ses lettres, cependant je suis pour