<78>aussi, et l'on n'attaquera jamais son infaillibilité de ce côté-là. Les soins paternels qu'il a pour les catholiques sujets de V. M., et qu'il recommande à sa protection, doivent être bien remplis par les grâces dont V. M. comble ces mêmes catholiques. J'eus occasion, Sire, dans mon dernier voyage en Italie, d'en faire un détail exact au cardinal Doria, légat de Bologne, qui me fit plusieurs questions là-dessus, et me fit voir une longue lettre qu'il avait reçue ces jours-là du pape, dont une partie roulait sur l'église catholique de Berlin. Ce que dit le saint-père dans la lettre que j'ai l'honneur d'envoyer à V. M. n'est sans doute que l'effet d'un zèle qui demande à V. M. la continuation de ses grâces et de ses bienfaits.
Je prends, Sire, cette occasion pour demander à V. M. la permission d'aller passer quelques jours à Berlin, et suis avec le plus profond respect, etc.
66. AU COMTE ALGAROTTI.
Potsdam, 20 février 1751.
Je vous renvoie la lettre du pape, et je vous suis tout à fait obligé du soin que vous avez pris de m'en rendre compte. Je suis charmé de voir l'estime qu'il fait de votre personne et de vos ouvrages. Quoique je sente combien je suis éloigné de mériter les choses flatteuses que ce prince vous dit pour moi, je n'en suis pas moins vivement sensible au bonheur d'avoir quelque part dans son souvenir et dans son attention. Vous savez la manière dont je pense sur ce qui intéresse ce grand homme, et combien j'admire en lui ces qualités éminentes qui nous retracent tout ce qu'on a vénéré le plus dans les Athanase, les Cyrille, les Augustin et tous ces hommes célèbres qui réunissaient à la fois les talents les plus distingués de l'esprit et les vertus les plus dignes du pontificat. Vous pouvez, mieux qu'un autre, être le garant de mon admiration et de mes sentiments pour le saint-père, et de la façon dont les catholiques sont non seulement tolérés, mais