136. AU COMTE ALGAROTTI.
Berlin, 14 avril 1763.
Je vous remercie de la part que vous prenez à la paix que nous avons conclue. Faites aussi bien la vôtre avec vos poumons que nous avons fait la nôtre avec les Autrichiens; je l'apprendrai avec plaisir. J'aimerais mieux que vous fussiez à Pise pour autre <128>chose que pour y soigner votre santé, comme dit la chanson du pape. Vous obligera-t-elle de renoncer à l'Allemagne et aux climats hyperboréens? Quoi qu'il en soit, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Les faits arrivés dans cette guerre ne méritent guère la peine de passer à la postérité. Je ne me crois ni assez bon général pour qu'on écrive mon histoire, ni assez bon historien pour publier des ouvrages. Je n'ai eu que trop de regret à voir paraître des pièces que je n'avais travaillées que pour moi, et que la méchanceté et la perfidie d'un malheureux a publiées, en les altérant;145-b mais vous en aurez été déjà assez informé. Je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
145-b Voyez t. X, p. 11.