<111>voyer trois exemplaires. Le comte Fincka me les fera tenir, et les courriers ne refuseront pas ses paquets. Adieu, mon cher marquis. Je ne sais ni quand mes aventures finiront, ni quand je vous reverrai; mais je sais à n'en pas douter que je vous aimerai toujours.
94. AU MÊME.
Freyberg, 23 décembre 1759.
Non, marquis, votre édition
Ne vaut pas mieux que ma campagne;
Toutes deux, sans prévention,
Font peu d'honneur à l'Allemagne.
Commençons derechef tous deux
A mieux corriger notre ouvrage,
Et pensons que c'est un hommage
Que nous rendons à nos neveux.
Je vous ai répondu; j'ai mieux fait, je vous ai renvoyé l'imprimé corrigé et revu sur l'original.
J'espère plus que jamais que les Autrichiens vont reprendre le chemin de la Bohême, et qu'enfin, dans peu de jours, nous pourrons finir la plus malheureuse et la plus rude campagne que j'aie faite de ma vie. Mon neveub avance avec un gros secours, et l'ennemi fait des préparatifs qui dénotent sa retraite prochaine. Je ne vous dis point le martyre que j'ai souffert pendant un gros mois, ni toutes les incommodités dont cette affreuse situation a été accompagnée. Je suis si las de me plaindre de la fortune, que je lui fais grâce par ennui. Tâchez, mon cher, de me faire avoir le Dictionnaire encyclopédique, que je voudrais acheter pour cet hiver. Je ne vous dis rien sur ce que je deviendrai cet hiver, parce que, foi d'honneur, je n'en sais rien. Adieu, cher marquis; je vous souhaite santé, paix et contentement.
a Le comte Finck de Finckenstein, ministre de Cabinet.
b Le prince héréditaire de Brunswic. Voyez t. V, p. 35.