<311>que vous voulez de bonnes nouvelles. Je me trouve assez heureux pour vous servir comme vous le désirez. Du côté de la Russie j'attends le courrier avec le traité de paix, et l'alliance de la part de la Suède, Les médiateurs crèvent tous les chevaux de poste pour arriver et signer tout de suite la paix. Ce n'est pas encore tout : le successeur de Mithridate se met actuellement en campagne et m'envoie un grand secours, et ces peuples que le soleil regarde en naissant sont en mouvement également; les traités sont faits, tout est arrangé, de sorte que nous pouvons compter sur l'accomplissement de mes espérances. Ce sont des nouvelles qui se sont lait attendre; mais elles sont si bonnes, qu'on peut leur pardonner leur lenteur.

J'espère donc à présent avec fondement que l'année présente fera la clôture de nos travaux. Catt m'a parlé du pauvre comte Gottera comme d'un homme à l'agonie. Hélas! je ne retrouverai à Berlin que des murailles et vous, mon cher marquis; plus de connaissances, personne, et moi, j'aurai survécu à toute cette malheureuse génération.a J'ai quelque affaire qui m'empêche de continuer. Je vous en dirai davantage dès que j'aurai du loisir. Adieu, mon cher, mon bon, mon unique marquis : je vous embrasse de tout mon cœur.

237. AU MEME.

(Breslau) mai (avril) 1762.

Je vous tiens parole, mon cher marquis, je vous communique toute chaude la bonne nouvelle que je viens de recevoir. Notre ami le Kan est en marche pour Jassy, à la tête de cent mille Tartares; il m'envoie un secours de vingt-six mille hommes; les Turcs sont en pleine marche pour Andrinople. J'ai été assez heureux pour concilier leurs intérêts avec ceux des Russes et pour armer


a Voyez t. X, p. 113, et t. XVII, p. VII. et p. 353-369.

a Voyez t. XVIII. p. 162 et 176.