<372>à Leipzig, comme vous me l'avez promis. Voilà Cassel pris; cela serait divin, si un certain scélérat, plus rouable que Cartouche,a ne tenait un certain poste en certaine île. Durant la conjoncture présente, la reddition de Cassel ne sera qu'une ville prise, et rien de plus. Tous mes vœux et mes désirs visent à une bonne paix. Ce qui mène là, mon cher marquis, me réjouit; les branches collatérales ne m'affectent guère. Adieu, mon cher; portez-vous bien, et soyez aussi joyeux qu'il est permis de l'être à notre âge, pour que je puisse passer quelques moments tranquilles et sans agitation d'esprit avec vous. Je crois que nous pourrons nous revoir le 1er décembre, à Leipzig; mais je vous en écrirai auparavant, et vous enverrai un chasseur pour vous conduire. Adieu.
280. DU MARQUIS D'ARGENS.
Berlin, 10 novembre 1762.
Sire,
La meilleure façon, selon mon petit jugement, c'est de faire marcher d'un pas égal la politique avec la guerre, c'est de continuer à battre vos ennemis et à les mener aussi vertement que vous avez fait cette campagne. On répand dans ce moment la nouvelle, comme certaine, que les préliminaires sont signés entre la France, l'Angleterre et l'Espagne; on dit même que le courrier qui en porte la nouvelle à V. M. doit avoir passé le 5 de ce mois à Rotterdam. Si cela est vrai, quelque condamnable que soit la conduite de Bute, elle ne me surprend pas, parce que je l'ai prévue dès que M. Pitt quitta le ministère. Une chose me console : c'est que, les armes étant journalières, après bien des victoires, le prince Ferdinand pouvait perdre une bataille, et en ce cas nous aurions eu des Français à Halberstadt et tout le long de l'Elbe, et peut-être de plus grands embarras. Si tous les Français s'en retournent, quand même ils remettraient Wésel aux
a Cartouche fut roué le 28 novembre 1721. Voyez ci-dessus, p. 351.