<413>l'Église grecque, les prêtres se sont toujours mariés et se marient encore.
7o Quant à l'article de la Vierge, ce n'est point un concile, mais plusieurs théologiens qui auraient voulu la mettre pour la quatrième personne de la Trinité; c'est ce qu'on peut voir fort au long dans Bayle, en cherchant dans la table des matières le mot Vierge. Je n'ai point actuellement la bonne édition du Dictionnaire de cet auteur, où ce fait est rapporté, et je ne puis placer ici les propres termes de ces théologiens.a
Voilà, Sire, les éclaircissements que V. M. m'a fait l'honneur de me demander. J'ai un peu insisté sur le premier, parce que je pense que, lorsqu'on veut avancer un système qui détruit toutes les idées reçues, et qui ne va pas à moins qu'à prouver que la Divinité qu'on adore n'a point été regardée comme telle par ceux qui ont transmis la religion jusqu'à nous, et que nous considérons comme en étant les pères, il faut des preuves claires; une simple assertion n'est point du tout suffisante pour un fait de cette importance. Puisse le ciel donner à V. M. la longueur des jours de Mathusalem, la force de David et les richesses de Salomon, car, pour la sagesse, vous en avez une meilleure dose que la sienne, et jamais les concubines ne vous feront offrir de l'encens à saint Ignace et à saint Christophe, comme elles en firent offrir à Baal et aux idoles par ce roi si vanté en Israël. Je suis avec un profond respect, etc.
a Ce n'est pas à des théologiens, mais au chevalier Borri, chimiste milanais du dix-septième siècle, que Bayle attribue l'idée d'avoir voulu faire de la Vierge une quatrième personne de la Divinité. Voyez le Dictionnaire de Bayle, Rotterdam, 1697, in-fol., t. I, p. 633, article Borri. Voyez aussi t. VII, p. 161 de notre édition.