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307. AU MARQUIS D'ARGENS.

1767.

Le divin marquis saura que j'ai reçu sa missive, que les vers qu'il m'envoie sont d'une lettre que Voltaire m'a écrite il y a douze ans;a et l'immobilité du susdit divin marquis me fait douter que son corps soit assez transportable pour être conduit à Berlin, et, pour rester dans son lit, tant vaut-il y être à Potsdam qu'ailleurs, etc. Vale.

308. AU MÊME.

(Berlin, 31 décembre 1767.)

Votre Divinité permettra que Mon Humanité lui offre un ouvrage lu dans l'Académie.b Je vous l'envoie, parce qu'il a été lu dans cette assemblée dont, quoique absent, vous faites le plus bel ornement. Un ouvrage de Scaliger, ou de Suidas, ou de Freinshemius vous serait peut-être plus agréable; je n'en ai point dans ma boutique, et chaque arbre ne peut fournir que les fruits qu'il produit. Contentez-vous de ceux-ci, et, si cela ne vous fatigue pas trop, continuez votre bienveillance au pauvre ignorant qui vous donne ce qu'il a, et qui, du pied du sacré mont, admire Votre Divinité, dont la plénitude domine sur ce sommet impérieux qui s'élève au-dessus des nues.


a Seize ans.

b L'Éloge du prince Henri de Prusse, que le Roi fit lire à l'Académie le 30 décembre 1767. Voyez t. VII, p. I-III, et p. 43-56.