<6>hardiment à V. M. que ceux qui lui ont parlé jusqu'ici du Würtemberg ne lui en ont donné que des idées fausses et trompeuses, et j'espère que, lorsque je serai assez heureux pour faire ma cour à V. M., je la mettrai si bien au fait de tout ce qui concerne ce pays, qu'elle reconnaîtra dans moi le zèle d'un fidèle serviteur avec la franchise d'un philosophe. Je suis avec le plus profond respect, etc.
5. DU MÊME.
Stuttgart, 19 juin 1742.
Sire,
Ayant appris que, parmi le grand nombre de déserteurs du régiment de S. A. S. madame la Duchesse, plusieurs avaient traversé le Würtemberg, et quelques-uns avaient été arrêtés, j'ai cru que les intérêts de V. M. demandaient que je présentasse au conseil un pro memoria pour qu'on se saisît de tous ceux qu'on pourrait trouver, et qu'on les gardât, selon le cartel, jusqu'à ce que vous eussiez ordonné ce qu'on en devait faire. Il n'y a pas de doute qu'on n'en arrête encore un grand nombre, car la plupart de tous ceux qui ont déserté vont s'engager, au pays de Durlach, dans un régiment qu'on y lève pour le roi de Sardaigne. V. M. aura la bonté, en envoyant ses ordres à son lieutenant-colonel Schwartzenau pour les recrues, de lui apprendre ce qu'elle souhaite qu'on fasse de tous les déserteurs qu'on a arrêtés. S. A. la Duchesse a fait ici moralement tout ce qu'il est possible pour conserver le baron de Sweerts dans le poste de gouverneur, mais elle a trouvé des oppositions insurmontables dans le Duc et le conseil. Il serait à souhaiter que, dans bien des occasions, cette princesse eût, elle seule, tout le pouvoir; les intérêts de V. M. s'en trouveraient bien. Je suis avec le plus profond respect, etc.