<123>Vous vous étonnez que je vous aime. Vous devriez plutôt vous étonner si je n'aimais pas un officier de réputation, honnête homme, et de plus mon ancien ami.
Je voudrais que votre santé se remît tout à fait, et je vous avoue que je ne perds point encore l'espérance. Il faut que vous vous soigniez, que vous preniez vos aises, et que la tranquillité, le quinquina et les herbes vous rendent vos forces.
Vous resterez à Brandebourg tant que vous voudrez; cependant vous me rendrez visite quelquefois. Il n'y a pas loin, et, quand je saurai que vous voudrez venir, je vous enverrai mes chevaux à moitié chemin.
Adieu, mon cher ami; je suis à vous de cœur et d'âme.
J'ai ici ma sœur de Schwedta et toute sa famille.
20. AU MÊME.
(4 octobre 1763.)
Je vous envoie, mon cher ami, un grand verre que j'ai encore trouvé à Berlin de la succession de mon père. Je souhaite qu'il vous amuse un moment.
Je n'entends plus parler de vous que par des étrangers qui passent par Brandebourg. M'avez-vous oublié, ou me ferez-vous le plaisir de me venir voir quand cela ne vous incommodera pas?
Adieu, mon cher; je vous embrasse.
a Voyez t. I, p. 200, t. VI, p. 251, t. X, p. 173, et t. XVIII, p. 181.