<154>de mes raisins, que vous goûterez, en cas qu'ils ne vous soient point nuisibles. J'ai aussi écrit à Constantinople pour du baume de la Mecque, sur ce que je soupçonne que le vôtre sera consumé. Enfin je voudrais contribuer à votre conservation autant qu'il dépend de moi. Secondez-moi, mon cher, dans cette entreprise, par les soins de votre santé, pour que je conserve le plus longtemps que possible mon bon, ancien et fidèle ami. Adieu.
75. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Brandebourg. 27 septembre 1766.
Sire,
Quels soins prenez-vous d'un homme qui ne vous est plus utile à rien! Il ne suffit pas que V. M. m'envoie du vin de Hongrie et des raisins qui entre eux se disputent à qui l'emportera pour le goût; il faut encore que l'Asie y fournisse de son baume. Comment puis-je, Sire, répondre aux bontés infinies dont V. M. me comble? Mon cœur éprouve tous les effets de la reconnaissance, mais l'expression me manque.
Rien ne contribue plus à ma conservation, Sire, que les soins gracieux de V. M., sans lesquels je ne serais peut-être plus. Le baume de la Mecque, Sire, ne laisse pas que de me donner des forces, et je me servirai de votre vin de Hongrie pour fortifier mon estomac, en chantant la louange et la gloire de mon incomparable bienfaiteur.
Quel chagrin pour moi, Sire, de n'être plus en état de prouver par mes services le zèle et le dévouement inviolable avec lequel je suis, etc.