<269>mon cher mylord; je vous souhaite beaucoup de repos pendant les troubles d'Allemagne, et que vous n'oubliiez pas votre ami pendant qu'il court les grandes aventures.
16. AU MÊME.
Grüssau, 20 mars 1758.
Nous sommes condamnés à guerroyer encore cette année, mon cher mylord, et, grâce au ciel et au prince Ferdinand, les Français passeront bientôt le Rhin avec leur garantie de la paix de Westphalie, qui, par parenthèse, est devenue la meilleure de leurs fermes générales. Je suis ici dans les montagnes à couvrir le siége de Schweidnitz, qui va commencer dans peu de jours. Je ne sais quelle sera la fin de cette campagne, mais il est très-sûr que nous y ferons de notre mieux pour qu'elle soit bonne.
Vous m'envoyez une lettre de M. Le Commun, auquel je souhaite le sens commun; il a une machine infernale, dit-il, que quelqu'un a inventée pour détruire le genre humain. Qu'il la porte à Lucifer, s'il le veut; je lui payerais davantage le secret de bien guérir la c..... p.... ou les fièvres malignes. Je vous embrasse, mon cher mylord. Si tout le monde regardait les choses avec des yeux aussi philosophiques que nous deux, la paix serait rétablie il y a longtemps; mais nous avons affaire à des gens maudits de Dieu, puisqu'ils sont dévorés d'ambition; c'est pourquoi je les donne à tous les diables. Ne doutez, mon cher mylord, de l'amitié et de la considération que je ne cesserai d'avoir pour vous qu'en perdant le sentiment et la vie.