<41>bienfaits; ce bonheur comblerait toutes les espérances que je puis former encore. Dieu m'est témoin que je ne les ai mises qu'en V. M. Je connais trop son bon cœur pour ne pas espérer qu'elle ne m'abandonnera pas, et pour ne pas compter au moins sur sa protection et sur son appui dans les occasions où je pourrais l'implorer. Il est digne de vous, Sire, de montrer du souvenir et de la bonté pour un domestique que son malheur arrache d'auprès de vous. Je me mets aux pieds de V. M. pour la supplier de m'accorder un congé qui réponde à la satisfaction qu'elle a bien voulu me marquer de mes services, et qui me soit un témoignage qu'elle ne m'accable point de sa disgrâce. Mon zèle, ma fidélité et mon attachement ne l'ont jamais méritée; j'en renouvelle les aveux à V. M., et c'est avec ces sentiments et le plus profond respect que je suis et serai jusqu'au dernier moment de ma vie, etc.
17. A M. DARGET.
Le 26 juin 1753.
Je suis fâché, mon bon Darget, que votre mal vous mette hors d'état de revenir chez moi. Je vous envoie ce congé que je ne vous aurais jamais accordé, si vous ne me l'aviez demandé. Vous me trouverez toujours porté à vous faire plaisir dans tout ce qui sera de ma compétence. Je souhaite de tout mon cœur que vous vous remettiez, et je vous remercie bien sincèrement de tous les services que vous m'avez rendus.
P. S. Je vous laisserais volontiers le fatras de mes sottises; mais il pourrait s'égarer après votre mort, et vous savez à quel point je crains de passer pour poëte.a
a Voyez t. X, p. II.