<44>ou la paix en Amérique, il y a encore du chemin avant que l'incendie se communique à nos frontières.
Adieu, mon bon Darget; je ne vous apostropherai pas d'un grand Je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.
21. AU MÊME.
Potsdam, 23 mars 1754.
Je vous remercie des danseurs que vous m'avez procurés. Vous savez l'accueil que j'ai toujours fait aux officiers français qui sont venus dans mes États; c'est pourquoi vous ne devez pas douter que M. de Quincy, dont vous me parlez dans votre lettre, ne soit reçu avec la même bonté, et que je ne lui accorde la même protection et la même bienveillance.
Donnez-moi des nouvelles de Voltaire, lorsque vous en aurez, de quelque espèce qu'elles soient. Je vous sais bon gré de l'attention que vous avez à me donner des marques que vous m'êtes toujours attaché, etc.
22. AU MÊME.
Potsdam, 1er avril 1754.
Je suis bien fâché, mon pauvre Darget, que vous soyez toujours au lit; vous voyez bien que ce n'est pas le climat qui en est cause, mais la maladie que vous portez avec vous. Il me faut encore un troisième danseur et danseuse; ne pourrait-on pas trouver à Paris quelque drôlesse aux yeux fripons, au minois gentil, à la taille élégante, et qui voulût venir cabrioler sur notre théâtre de Berlin? Ce serait une obligation de plus que je vous