<53>parler au chevalier de La Touche. Mais, Sire, la lettre de V. M. serait d'une tout autre importance pour moi; et c'est parce que cette grâce est plus marquée que j'ose aussi la lui demander avec plus d'instance et plus d'espérance de l'obtenir. Que V. M. me permette de lui rappeler qu'elle a fait, par sa recommandation, la fortune du frère de M. de Maupertuis et de celui de M. de Chasot, qui n'avaient pas le bonheur d'être connus d'elle personnellement, et que, en me comblant de cette grâce, V. M. daigne récompenser un ancien domestique qui lui est toujours dévoué, et des services duquel elle a bien voulu paraître n'être pas mécontente. Cette recommandation, d'ailleurs, ne compromet point V. M., j'ose le lui jurer; il est d'usage que ces intérêts ne s'accordent qu'à la protection la plus puissante.
Comme ces objets de finances se traitent au voyage de Fontainebleau, je désirerais bien être à portée d'y aller présenter la lettre que j'attends de la bonté de V. M. avec la plus respectueuse confiance. Je suis, etc.
29. A M. DARGET.
Potsdam, 19 octobre 1754.
J'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite le 5 de ce mois, et je serai bien aise de pouvoir contribuer quelque chose à votre fortune. Pour cet effet, je donnerai mes ordres à mon ministre à Paris, le baron de Knyphausen, de vous présenter à M. de Séchelles, et de vous recommander de ma part comme un ancien et bon sujet qui m'a servi avec zèle et attachement, et dont je souhaiterais avoir l'obligation d'un bon établissement dans sa patrie audit ministre. Je ne doute point que cela ne produise un bon effet, et je le souhaite d'autant plus, que je serai charmé de vous voir content et heureux.