<66>fourmillent dans le public. V. M. trouvera le duc de Nivernois très-instruit sur toutes les anecdotes de notre littérature. Il est déjà entré ici, ainsi que M. le maréchal de Belle-Isle et madame de Pompadour, dans mes intérêts, sur la seule réputation que j'ai d'être un ancien domestique de V. M., auquel elle veut bien quelquefois penser encore. Que ne dois-je pas espérer, Sire, quand vous daignerez faire connaître à M. de Nivernois que je suis assez heureux en effet pour avoir encore quelque part dans le souvenir de V. M.! La suppression des sous-fermes a rendu les moyens de fortune si difficiles, qu'il n'y a que le poids de la protection qui puisse assurer des succès. Celle dont m'honore V. M. fait ma seule espérance, et j'ose lui en demander la continuation et les effets avec la respectueuse confiance dont elle a bien voulu me permettre l'usage. Je suis avec le plus profond respect, etc.
39. A M. DARGET.
Potsdam, 5 décembre 1755.
Je ne doute pas que les miniatures dont vous me parlez ne soient très-belles; elles sont, je l'avoue, d'après les dessins d'un grand maître. Mais je n'aime pas ce genre-là, et vous savez que je ne l'ai jamais aimé. Quant aux entrepreneurs de la manufacture de savon, ils sont absolument inutiles dans mes États; on y fait du savon dans toutes les villes, il y est à très-bon marché, et vous devez vous rappeler qu'on blanchissait très-bien votre linge. Je ne vous en sais pas moins bon gré du zèle que vous ne cessez de me témoigner, et soyez assuré que je serai toujours charmé, lorsque les circonstances me le permettront, de vous donner des marques de ma bienveillance.