2. DU MÊME.
Erlangen, 3 mars 1744.
Sire,
Ne trouvant pas dans les médecins d'ici tous les secours que je souhaiterais, je suis intentionné de me faire transporter dans deux ou trois jours à Bamberg, pour y consulter le médecin de l'évêque, qu'on dit être un très-habile homme. Ce n'est pas que j'aie foi à ma guérison, mais pour n'avoir rien à me reprocher; car pour moi, Sire, je me regarde pour si moribond, que je reconnais ne valoir plus rien pour le service de V. M., et que je n'ai d'autre parti à prendre que celui de me retirer entièrement du monde. C'est de quoi je demande très-humblement la permission à V. M. Une rente viagère assez modique, qui est tout ce qui me reste de mon patrimoine, servira à ma subsistance.
Je supplie très-humblement V. M. d'être bien persuadée que de très-fortes raisons me font prendre le parti de préférer la retraite à l'honneur de la servir. Dévoué entièrement à V. M., où pourrais-je être mieux qu'auprès d'elle? Aussi oserai-je lui protester que, après V. M., je ne servirai plus de prince au monde. Je ne cherche que du repos et de la tranquillité; je conjure très-respectueusement V. M. de consentir que j'en jouisse. Quoique retiré de sa cour, je ne me démentirai jamais de l'attachement et du très-profond respect que je dois à V. M., et je saurai vivre et mourir, Sire, etc.
3. AU BARON DE PÖLLNITZ.
Potsdam, 11 mars 1744.
Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite en date du 3 de ce mois, sur laquelle je vous dirai en réponse que vous devez réfléchir en homme sage et raisonnable sur le pas que