12. DU MÊME.
Potsdam, 31 juillet 1751.
Sire,
Depuis sept ans que Votre Majesté a jugé devoir me priver de deux cents écus de mes appointements annuels, j'ai pris plusieurs fois la liberté de la supplier très-humblement de vouloir bien mettre fin à ma punition. V. M. m'a fait espérer qu'elle ferait attention à ma prière; mais sans doute que ses grandes occupations et la malheureuse inutilité dont je lui suis m'ont effacé de sa mémoire, puisque mon sort n'a point été amélioré. Qu'il me soit permis, Sire, de vous réitérer ma très-respectueuse supplication. V. M., en m'accordant la grâce que je lui demande, mettra des bornes à mes importunités, et elle me mettra dans l'heureuse situation de pouvoir arranger mes affaires conformément à sa volonté. Je suis persuadé, Sire, que, si V. M. connaissait mon extrême embarras lorsque je suis réduit à lui exposer mes besoins, elle en serait touchée, car, quoique j'aie une entière confiance en ses bontés, je reconnais vivement que, ne lui rendant aucun service, je n'ai d'autres droits sur ses bienfaits que ceux que tous les malheureux ont sur les cœurs magnanimes.
Je suis avec un très-profond respect, etc.
13. AU BARON DE PÖLLNITZ.
Potsdam, 2 août 1751.
J'ai bien reçu votre lettre du 31 du mois dernier. J'entre véritablement dans votre situation, mais je suis persuadé que, à votre tour, vous entrerez dans les miennes. La mortalité des bestiaux, le débordement des rivières, le dégât des ouragans dans les forêts, tous ces accidents réunis ne me permettent pas de faire pour MM. mes chambellans ce que je voudrais. Prêtez-vous