<XV>ce prince, pour faire la campagne de Poméranie. Capitaine en 1723, il eut, six ans plus tard, le commandement d'une compagnie. Il obtint, en 1730, la permission d'aller voir le Prince royal dans sa prison de Cüstrin. Il fréquenta dès lors la société de Rheinsberg, où les membres de l'ordre de Bayard le choisirent pour leur grand maître.b La perte de la faveur du prince Léopold, chef de son régiment, l'obligea de quitter le service de la Prusse le 31 janvier 1739. Recommandé par le Prince royal, le baron de Fouqué confia sa famille à son auguste protecteur,c se rendit à Copenhague, et devint lieutenant-colonel dans l'armée danoise. A son avénement, Frédéric le rappela, le nomma colonel le 23 juillet 1740, et, trois jours plus tard, commandeur du régiment d'infanterie no 37, en le décorant de l'ordre pour le mérite, et en lui conférant les capitaineries de Gramzow et de Löckenitz. En 1742, il le fit commandant de Glatz; le 30 décembre 1744, chef du régiment no 33; en 1745 général-major, par brevet daté du 13 mai 1743; en 1751 enfin, lieutenant-général et chevalier de l'ordre de l'Aigle noir. M. de Fouqué sut mériter toute la bienveillance de son maître par son dévouement sans bornes, soit à la guerre, soit en temps de paix. Nous passons sous silence sa carrière militaire, en renvoyant le lecteur : 1o aux Mémoires du baron de La Motte Fouqué (publiés par G.-A. Büttner), A Berlin, 1788, deux volumes; 2o aux Œuvres de Frédéric, t. III, p. 159 et 161; t. IV, p. 136, et t. V, p. 53, de notre édition; 3o et à la Lebensbeschreibung des Königlich Preussischen Generals der Infanterie Heinrich August Baron de La Motte Fouqué, verfasst von seinem Enkel Friedrich Baron de La Motte Fouqué, Berlin, 1824. On trouve dans notre Urkundenbuch zu der Lebensgeschichte Friedrichs des Grossen, t. III, p. 255-258, deux lettres en allemand de Frédéric à Fouqué, l'une écrite la veille, et la seconde le jour même de la défaite de ce général à Landeshut, et toutes deux importantes pour l'histoire de la funeste journée du 23 juin 1760,a dont le Roi lui-même avait été en partie cause par les ordres très-formels qu'il avait donnés au général, le 11 et le 14 juin, d'occu-
b Voyez les Mémoires du baron de La Motte Fouqué (publiés par G.-A. Büttner). A Berlin, 1788, t. I, p. 6, et t. II, p. 259-270.
c Voyez les lettres de Frédéric à Jordan, du 13 avril 1739 (t. XVII, p. 58), et à Fouqué, du 19 juin 1740 (ci-dessous, p. 127).
a Voyez t. V, p. 53-55.