<291>du peu d'égard qu'on a pour vous, et je m'emploierai volontiers pour vous procurer du moins quelque repos. Le marquis de La Chétardie,b à qui j'avais écrit, est malheureusement parti de Paris; mais je trouverai bien le moyen de faire insinuer au cardinal ce qu'il est bon qu'il sache au sujet d'un homme que j'aime et que j'estime.
Le vin de Hongrie et l'ambre partiront dès que je saurai si c'est à Bruxelles que vous fixerez votre étoile errante et la chicane. Mon marchand de vin, Hony,c vous rendra cette lettre; mais lorsque vous voudrez me répondre, je vous prie d'adresser vos lettres au général Borcke, à Wésel.
Le cher Césarion, qui est ici présent, ne peut s'empêcher de vous réitérer tout ce que l'estime et l'amitié lui font sentir sur votre sujet.
Vous marquerez bien à la marquise jusqu'à quel point j'admire l'auteur de l'Essai sur le Feu, et combien j'estime l'amie de M. de Voltaire.
Je suis avec ces sentiments que votre mérite arrache à tout le monde, et avec une amitié plus particulière encore, etc.
87. AU MÊME.
Mai 1739.a
Mon cher ami, je n'ai qu'un moment à moi pour vous assurer de mon amitié, et pour vous prier de recevoir l'écritoire d'ambre et les bagatelles que je vous envoie. Ayez la bonté de donner l'autre boîte, où il y a le jeu de quadrille, à la marquise. Nous sommes si occupés ici, qu'à peine a-t-on le temps de respirer. Quinze jours me mettront en situation d'être plus prolixe.
Le vin de Hongrie ne peut partir qu'à la fin de l'été, à cause
b Voyez t. II, p. 112; t. III, p. 23, 26, 33 et 34; et t. XVI, p. 160.
c Voyez t. XI, p. 80.
a Le 1er juin 1739. (Variante des Œuvres posthumes, t. IX, p. 56.)