<220>Je vais aussi faire transcrire Catilina, ou plutôt Rome sauvée; car ce monstre de Catilina ne mérite pas d'être le héros d'une tragédie; mais Cicéron mérite de l'être.

Voici, en attendant, la réponse à votre objection grammaticale.a

J'attends de votre plume d'autres présents, et je me flatte que la cargaison que vous recevrez de moi incessamment m'en attirera une de votre part. J'aurai l'honneur de faire ce petit commerce cet hiver; et je crois, Sire, sauf respect, que vous et moi, nous sommes dans l'Europe les deux seuls négociants de cette espèce. Je viendrai ensuite revoir nos comptes, disserter, parler grammaire et poésie; je vous apporterai la grammaire raisonnée de madame du Châtelet, et ce que je pourrai rassembler de son Virgile; en un mot, je viendrai mes poches pleines, et je trouverai vos portefeuilles bien garnis. Je me fais de ces moments-là une idée délicieuse; mais c'est à la condition expresse que vous daignerez m'aimer un peu, car sans cela je meurs à Paris.

247. DU MÊME.

Paris, 17 novembre 1749

Sire, voilà Sémiramis, en attendant Rome sauvée. Je suis très-sûr que Rome sauvée vous plaira davantage, parce que c'est un tableau vrai, une image des temps et des hommes que vous connaissez et que vous aimez. V. M. s'intéressera aux caractères de Cicéron et de César. Elle regardera avec curiosité ce tableau que


a A. M. l'abbé d'Olivet.

Ne crois pas m'échapper, consul que je dédaigne;
Tyran par la parole, il faut finir ton règne.

Mon cher maître, ce tyran par la parole est-il ou une hardiesse heureuse, ou une témérité condamnable? Mettez, s'il vous plaît, votre avis au bas de ce billet. V.
     Réponse de l'abbé d'Olivet.

Je ne vois rien là qui ne soit très-grammatical. Je vous rends les papiers que vous m'avez confiés, et qui sûrement ne sont pas sortis de mes mains.