<71>Nous avons vu, dans nos travaux,
Combats, escarmouches et siéges,
Mines, fougasses, et cent piéges,
Et moissonner dame Atropos,
Faisant rage de ses ciseaux
Parmi la cohue imbécile
Qui suit d'un pas fier et docile
Les traces de ses généraux.
Mais si j'avais vu davantage,
En serais-je plus fortuné?
Qui pense et jouit à mon âge,
Qui de vous est endoctriné,
Mérite seul le nom de sage;
Mais qui peut vous voir de ses yeux
Mérite seul le nom d'heureux.
Ni mon frère, ni ce Knobelsdorff que vous connaissez, n'ont été à l'action. C'est un de mes cousins,a et un major de dragons Knobelsdorff, qui ont eu le malheur d'être tués.
Donnez-moi plus souvent de vos nouvelles. Aimez-moi toujours, et soyez persuadé de l'estime que j'ai pour vous. Adieu.
168. AU MÊME.
Camp de Strehlen, 25 juin 1741.
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L'annonce de votre Histoire me fait bien du plaisir; cela n'ajoutera pas un petit laurier de plus à ceux que vous prépare la main de l'Immortalité; c'est votre gloire, en un mot, que je chéris. Je m'intéresse au Siècle de Louis XIV; je vous admire comme philosophe, mais je vous aime bien mieux poëte.
Préférez la lyre d'Horace
Et ses immortels accords
A ces gigantesques efforts
a Le prince Frédéric. Voyez t. II, p. 85, t. III, p. 63, et t. XVIII, p. 157.