<78>Content de briller dans le monde,
Vous leur laissez l'erreur profonde
Qui les tient sous d'indignes lois.
Le plus sage aux plus sots veut plaire.
Et les préjugés du vulgaire
Sont encor les tyrans des rois.
Ainsi donc, Sire, V. M. ne combattra que des princes, et laissera Jordan combattre les erreurs sacrées de ce monde. Puisqu'il n'a pu devenir poëte auprès de votre personne, que sa prose soit digne du roi que nous voudrions tous deux imiter. Je me flatte que la Silésie produira un bon ouvrage contre ce que vous savez, après ces beaux vers qui me sont déjà venus des environs de la Neisse. Certainement si V. M. n'avait pas daigné aller en Silésie, jamais on n'y aurait fait de vers français. Je m'imagine qu'elle est à présent plus occupée que jamais; mais je ne m'en effraye pas, et, après avoir reçu d'elle des vers charmants le lendemain d'une victoire, il n'y a rien à quoi je ne m'attende. J'espère toujours que je serai assez heureux pour avoir une relation de ses campagnes, comme j'en ai une du voyage de Strasbourg,a etc.
172. A VOLTAIRE.
Camp de Reichenbach, 24 août 1741.
De tous les monstres différents
Vous voulez que je sois l'Hercule,
Que Vienne avec ses adhérents,
Genève, Rome avec la bulle,
Tombent sous mes coups assommants.
Approfondissez mieux vos gens,
Et connaissez la différence
De la massue aux arguments.
L'antique idole qu'on encense,
La crédule Religion,
a Voyez ci-dessus, p. 28.