<186>Je me mets aux pieds de mon héros avec autant de respect que d'attachement.
Le vieux malade du mont Jura.
434. DU MÊME.
Ferney, 1er mars 1771.
Sire, il n'est pas juste que je vous cite comme un de nos grands auteurs sans vous soumettre l'ouvrage dans lequel je prends cette liberté; j'envoie donc à V. M. l'Épître contre Mustapha. Je suis toujours acharné contre Mustapha et Fréron. L'un étant un infidèle, je suis sûr de faire mon salut en lui disant des injures; et l'autre étant un sot et très-mauvais écrivain, il est de plein droit un de mes justiciables.
Il n'y a rien, à mon gré, de si étonnant, depuis les aventures de Rossbach et de Lissa, que de voir mon impératrice envoyer du fond du Nord quatre flottes aux Dardanelles. Si Annibal avait entendu parler d'une pareille entreprise, il aurait compté son voyage des Alpes pour bien peu de chose.
Je haïrai toujours les Turcs oppresseurs de la Grèce, quoiqu'ils m'aient demandé depuis peu des montres de ma colonie. Quels plats barbares! Il y a soixante ans qu'on leur envoie des montres de Genève, et ils n'ont pas su encore en faire; ils ne savent pas même les régler.
Je suis toujours très-fâché que V. M., et l'Empereur, et les Vénitiens, ne se soient pas entendus avec mon impératrice pour chasser ces vilains Turcs de l'Europe; c'eût été la besogne d'une seule campagne; vous auriez partagé chacun également. C'est un axiome de géométrie que, ajoutant choses égales à choses égales,