<37>cultiveront les lettres, tant qu'il y aura des personnes de goût et des amateurs du talent divin que vous possédez.
Pour moi, je pardonne en faveur de votre génie toutes les tracasseries que vous m'avez faites à Berlin, tous les libelles de Leipzig, et toutes les choses que vous avez dites ou fait imprimer contre moi, qui sont fortes, dures et en grand nombre, sans que j'en conserve la moindre rancune.
Il n'en est pas de même de mon pauvre président, que vous avez pris en grippe. J'ignore s'il fait des enfants ou s'il crache les poumons. Cependant on ne peut que lui applaudir s'il travaille à la propagation de l'espèce, lorsque toutes les puissances de l'Europe font des efforts pour la détruire.
Je suis accablé d'affaires et d'arrangements. La campagne va s'ouvrir incessamment. Mon rôle est d'autant plus difficile, qu'il ne m'est pas permis de faire la moindre sottise, et qu'il faut me conduire prudemment et avec sagesse huit grands mois de l'année. Je ferai ce que je pourrai, mais je trouve la tâche bien dure. Adieu.
P. S. Si les vers que je vous ai envoyés paraissent, je n'en accuserai que vous. Votre lettre prélude sur le bel usage que vous en voulez faire, et ce que vous avez écrit à Catt ne me satisfait pas; mais c'est, au reste, de quoi je m'embarrasse très-peu.a
356. AU MÊME.
Landeshut, 22 avril 1759.
Je vous ai envoyé mes vers à ma sœur Amélie, comme l'esquisse d'une Épître. Je n'ai ni l'esprit assez libre, ni assez de temps pour faire quelque chose de fini. Et d'ailleurs quelques inadvertances, quelques crimes de lèse-majesté contre Vaugelas ou
a Ce post-scriptum, omis dans l'édition de Kehl, est tiré de celle de Bâle, t. II, p. 286.