<161>saura que nous célébrerons demain les nocesa de mon neveu de Brunswicb avec la princesse d'Oels; nous aurons quelques petites fêtes pour réjouir une nation qui aime beaucoup la gaîté, et à laquelle quelques moments de plaisir adoucissent les amertumes qu'une guerre cruelle leur a fait sentir. Nous avons ici un comte Hoditz,c qui a beaucoup de goût et des dispositions heureuses pour les arts; un comte Sinzendorff, chevalier de Saint-Jean, qui postule une commanderie dans ce pays; et le comte Schaffgotsch, qui s'est trouvé naguère attaché à l'Empereur. Nous avons trois ou quatre dames viennoises, avec lesquelles je compte faire connaissance à ce soir. Je souhaite que V. A. R. jouisse d'une parfaite santé, et des prospérités qu'elle mérite; toutefois qu'elle se souvienne quelquefois du plus fidèle admirateur de son beau génie, et qui ne cessera d'être, etc.

103. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 31 octobre 1768.



Sire,

Je ne me pardonne pas d'avoir tant tardé à répondre à Votre Majesté; mais un commerce de lettres avec vous, Sire, n'est pas une entreprise aisée à soutenir. Il faudrait avoir à la fois toute l'étendue et toute la variété de votre esprit; et qui oserait y prétendre? Ce n'est que le plaisir que me cause votre réponse qui me donne de l'intrépidité, dont je manquerais d'ailleurs.

V. M. a fait, à Breslau, le bonheur de ses peuples, des revues, des noces, et la belle conversation avec les dames de Vienne et les jésuites. Voilà sûrement des emplois bien différents, et ce-


a Ces noces furent célébrées à Breslau le 6 septembre 1768. Voyez les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1768, no 110.

b Voyez ci-dessus, p. 140.

c Voyez t. XX, p. XVI-XVIII, et p. 237-284.